dimanche 17 avril 2011

Un pacte pour l’Euro et contre les peuples

L’UE nous prépare un nouveau plan d’attaques pour faire payer la crise du capitalisme par les populations européennes. Derrière les orientations établies par le Conseil Européen et nos gouvernements se cache l’une des attaques les plus virulentes préparées contre les travailleurs européens. Personne n’en parle ou de manière si compliquée que personne n’y comprend rien.
L’argument de la crise et de la compétitivité à la main, les associations patronales et les institutions européennes avancent en rang serré contre notre modèle social et nous indiquent la « voie à suivre » : « améliorer la compétitivité » en réduisant les dépenses publiques et en mettant en place un plan d’austérité permanent.

À la lecture des propositions antisociales de ce pacte, nous nous opposons à :

1. Une Europe capitaliste et pseudo-démocratique.

Le pacte européen et les directives sur la gouvernance économique augmentent les prérogatives des institutions européennes. Le Conseil Européen et la Commission Européenne entendent se substituer aux parlements nationaux. Ils se chargeront de contrôler les projets  de budget des États membres et de vérifier s’ils sont bien conformes avec les politiques néo-libérales de l’Union et, le cas échéant, de sanctionner les États par des amendes. Ce pacte vise explicitement « les domaines qui relèvent de la compétence nationale », il accorde « un rôle central à la Commission dans le suivi et la mise en œuvre des engagements. »
À ce hold-up sur la démocratie et à cette harmonisation vers le bas que nous réservent ces projets, nous opposons l’amélioration et l’extension de notre modèle social.

2. Une augmentation du temps de travail

Le texte martèle qu’il faut diminuer le coût de la main-d'œuvre et augmenter le temps de travail pour être plus compétitif. Le document soutient aussi une politique de l’emploi tournée vers plus de flexibilité. En 2008 déjà, un premier projet de directive sur le temps de travail visant à faire passer la limite du temps de travail hebdomadaire à 68h avait été proposé, puis rejeté sur le fil par le Parlement européen. Il est clair que ce « Pacte pour l’Euro » offre un cadre parfait pour remettre cette attaque sur la table.
Au contraire, nous exigeons dès maintenant la diminution du temps de travail, sans perte de salaire et avec embauche compensatoire, pour permettre à toutes et tous d’avoir un emploi de qualité.

3.Une baisse des salaires et à la destruction du droit du travail

L’attaque est franche : le Pacte entend « réexaminer les dispositifs de fixations des salaires et, le cas échéant, le degré de centralisation du processus de négociation ainsi que les mécanismes d’indexation. » Le texte appelle encore à « veiller à ce que les accords salariaux dans le secteur public viennent soutenir les efforts de compétitivité dans le secteur privé. » Le Pacte ambitionne de geler les salaires par la suppression des mécanismes d’indexation et attaque les mécanismes de négociations collectives Pour atteindre cet objectif, l’harmonisation sociale par le bas est prônée ; « Les États membres prendront comme référence les pays les plus performants qu’il s’agisse des pays européens ou des principaux partenaires commerciaux comparables. » Business Europe, l’association patronale européenne ne cache pas ses intentions : « si les partenaires sociaux veulent que leur autonomie soit respectée, ils doivent agir d’une façon responsable. Quand le dialogue social n’aboutit pas, les gouvernements devront intervenir. ».
Battons-nous pour des salaires décents, pour le maintien de l’index, pour la liberté de négociation collective et d’action syndicale.

4. Une augmentation de l’âge de la retraite et à l’encouragement à l’épargne privée

L’assainissement des finances publiques exigerait, selon eux, qu’on augmente l’âge de départ à la retraite en le liant plus étroitement à l’espérance de vie. Le texte s’attaque aussi à la prépension et met en avant l’épargne privée comme alternative à la pension par répartition. Il ne tient absolument pas compte de la pénibilité de l’emploi, ni de l’écart d’espérance de vie entre les travailleurs et les patrons, ni de l’indice de vie en bonne santé qui relativise fortement cette évolution de l’espérance de vie. Nous refusons toute privatisation du régime des pensions qui transformerait un droit pour tous en un privilège pour quelques-uns.
Oui au système de pension par répartition. Il nous faut, dès maintenant, des emplois durables et de qualité pour les dizaines de milliers de jeunes sans emploi et une retraite décente pour les aînés.

5.Une fiscalité favorable aux grandes fortunes et aux multinationales

Le pacte encourage un rapprochement des politiques nationales sur le plan fiscal. Le Conseil considère que s’il s’avère nécessaire d’augmenter la pression fiscale, il convient de préférence d’accroître les impôts indirects et d’élargir la base d’imposition. Le pacte annonce, à demi mot, qu’il faut éviter de faire contribuer les plus riches et les entreprises mais augmenter la TVA qui touche tous les citoyens peu importe leurs revenus.
Contre cette fiscalité sur mesure pour les plus fortunés, nous proposons un renforcement de la progressivité de l’impôt au niveau européen, une taxation juste sur les sociétés et sur les transactions financières et la suppression des niches fiscales.

José Manuel Barroso  réclamait de ces vœux une révolution silencieuse. Nous appelons les citoyen(ne)s, les militant(e)s syndicaux, les membres d’associations et tous les acteurs de la société civile à s’opposer bruyamment et fermement à cette attaque sans précédent et à rejoindre les comités d’actions.

Prochaine Assemblée des comités d’actions : Mercredi 1 juin 2011 à 19h



Les citations sont tirées des conclusions du Conseil – 24 et 25mars 2011.

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